Pedro Cabrita Reis. Portugal- : « A remote whisper « au Palais Falier

Cabrito Reis investit des architectures vides et abandonnées. Avec trois matériaux de base ( poutrelles en acier brossé, câbles souples et noirs, longs tubes blancs de néon ), il recrée de nouveaux espaces soulignant ou perturbant le lieu choisi. Lignes de force, tensions, ruptures… il faut du temps à l’oeil pour appréhender le dispositif, suivre les parcours proposés par les courbes noires emmêlées, les droites blanches scintillantes, les bandes argentées réfléchissantes.


Peu à peu le lieu prend vie, se charge . Les lignes deviennent traces de mouvements et d’actions passées. Temps d’arrêt et de silence entre deux périodes de bruits mêlés et d’activité intense. L’artiste nous aide, sème quelques indices : combinaisons de travail pendues, casque de chantier , carafes d’eau , écheveau de fil électrique abandonné au sol.
A mes yeux de plasticienne, ce travail de Pedro Cabrita Réis est le plus intéressant de la Biennale avec l’oeuvre bouleversante d’ Anri Sala (« Ravel, Unravel ». France ) qu’il est absolument impossible de présenter dans ces pages sans la vider de l’essentiel.
Pour ceux qui le souhaiteraient, un lien cependant vers un court extrait :
http://www.youtube.com/watch?v=VtdOpftfMtc
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République Tchèque : Daniel Pesta ; « I was born in your bed »
Sala del Camino. Campo SS Cosma e Damiano. Giudecca
Salle 1 .


Longue galerie de 27 portraits sur fond noir . Sous chaque portrait , en lettres rouges, la même phrase : « I am a Gipsy. And you ? «
Au fond et en opposition, est accroché un très riche miroir vénitien à l’usage du visiteur.
Salle 2


Au verso du mur des portraits, une seule petite boîte en altuglass enferme la photo d’un groupe de tziganes contenus dans une double résille de liens surajoutés.


Une composition de petit format, faite de photos noir-blanc ou couleur roulottées à la manière des paperoles des reliquaires, mais aussi des relevés de codes génétiques, occupe le mur adjacent. Tout le reste de la salle est blanc et nu.
Salle 3


La salle 3, très grande, est baignée dans le noir. Deux écrans immenses, sur deux murs se faisant face , projettent deux vidéos identiques mais décalées dans le temps. Chacune montre un groupe d’enfants, à la taille 1 et genre photo de classe. D’un côté ils se détachent sur fond noir et tiennent dans leurs mains un sac blanc, de l’autre, sur fond blanc et tiennent un sac noir. Une voix forte nomme un à un les enfants … comme on ferait l’appel. L’enfant appelé enfile alors son sac sur sa tête.
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« Winter » au Palais Malipiero.

Kazakhstan . Kamilla Kurmanbekova et Erlan Tuyakov. « Zhol »
Une longue architecture de roseaux et de soie, réinterprêtation de la yourte, oblige le visiteur à éprouver le chemin circulaire de la vie nomade s’il veut accéder au reste de l’exposition.

Kirghisistan. Aza Shade. « The Disappearing City »
La vidéo muette met en scène un conflit de génération: l’émancipation des jeunes est freinée par le poids d’une tradition à maintenir pour des raisons économiques, le touriste recherchant avant tout le folklore local.

Ouzbékistan : Saodat Ismailova : « 40 days of silence » (Vidéo)
Dans la tradition ouzbèque, les femmes , à un moment douloureux de leur vie, faisaient un vœu de silence qui durait 40 jours et que les autres femmes de la maison respectaient et protégaient.
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Islande. Ragnar Kjartansson : « S.S.Hangover » ( Performance –Durée 4H. )
A la manière des fêtes vénitiennes du passé, un vieux bateau de pêche islandais évolue très lentement entre les bassins de l’Arsenal. A son bord le capitaine et 6 musiciens dialoguant avec un 7° à quai, sur une création du compositeur Kjartan Sveinsson.
SS Hangover
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La Biennale 2013 et les événements liés.
A Venise, comme hélas dans la plupart des lieux voués à l’Art d’aujourd’hui, le spectateur doit affronter 3 écueils souvent incontournables et parfois insupportables :
- se référer aux écrits accompagnant les créations pour avoir quelque chance d’entrer vraiment dans le travail et les intentions de l’artiste.
- comprendre l’anglais. Très bien. Les textes sont le plus souvent longs , pointus et complexes.
- avoir beaucoup de temps devant soi. Et de patience . ( Sans parler du temps consacré à la quantité toujours grandissante de vidéos.)
Le principe du blog ne permettant pas de présenter ces oeuvres sans tomber dans l’excés dénoncé, j’ai choisi de faire partager mes coups de coeur pour des créations qui échappent à cette surenchère informative.
D’abord , l’humour de Fischli et Weiss (qui occupent toute une salle aux Giardini avec des petits modelages clins d’oeil ) et celui d’un élève de l’Académie des Beaux Arts de Venise ( l’école s’expose dans un local sur les Zattere, non loin de la Dogana)

Fischli et Weiss. ( Giardini. Pavillon International )

Travail d’élève. Département Arts visuels. Académie des Beaux-Arts de Venise. Zattere
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