50 – Biennale de Venise. 2019. Général

Cette cuvée 2019 n’est pas enthousiasmante :

Les lieux d’exposition étant les mêmes et accueillant cette année beaucoup plus de paysbeaucoup plus d’artistes par pays, et  beaucoup d’artistes choisissant les installations, bavardes, hyper explicatives, multi médias… (vitrines à collections + sculptures + fosse pour vidéos immersives + panneaux explicatifs multiples…),  Arsenal et Pavillon International des Giardini sont saturés. Les oeuvres ne disposent plus d’espace suffisant pour vivre  et sont contaminées les unes par les autres. Plus rien n’est réellement lisible. Par ailleurs, de plus en plus de vidéos… de plus en plus longues… donc obligeant à juger d’entrée si, oui ou non, elles méritent le temps que l’on va y passer … et donc « y perdre »… ou pas… Tous ces phénomènes concourent à l’épuisement rapide du visiteur … et à sa frustration. Les grands sujets d’actualité ( climatiques, migratoires, politiques)  sont à peu près les seuls et le plus souvent traités de façon purement journalistique, sans recul, sans écart.


La violence extrême est sûrement la couleur dominante de cette année.Violence des images, excès des situations, déchaînement des sons. Machineries infernales…

Georges Condo

 La teneur générale est d’ailleurs annoncée dès l’entrée : un très grand tableau expressionniste, matièriste et noir/blanc nous accueille à la porte de l’Arsenal , un autre de même facture à celle du Pavillon International : oeuvres de Georges Condo (USA). Ici « Les deux ivrognes ». Plus grave, à mes yeux, ce que trop de médias présentent comme le clou de la Biennale : l’installation du bateau de migrants, naufragé en 2015 au large de la Lybie, et qui avait fait plus de 1000 victimes…  Nous le devons au suisse Christophe Büchel, qui s’est contenté de le faire transporter dans l’espace ouvert de l’Arsenal. Cette démarche, outre qu’elle n’a rien d’artistique, (même si l’on m’objecte  » l’urinoir  » de Duchamp), est pour moi répugnante et inacceptable.. et il est surprenant qu’aucun des organisateurs ne s’y soit opposé. De plus, contrairement à la réflexion de Duchamp, cette démarche va à l’encontre de ce qu’elle vise car la valeur d’usage  (terrible usage dans ce cas précis) d’un objet préfabriqué tombe dès lors qu’il est exposé dans un lieu d’art.  Pour devenir objet d’art…


         A L’OPPOSÉ  !!!

Pour ceux qui aiment beauté et délectation silencieuse, un lieu fort peu indiqué sur les programmes : le pavillon du Kazakhstan (Palazzo Dona Delle Rose. Fondamente nuove Cannaregio) . Il accueille des graveurs et sculpteurs contemporains soucieux de maintenir une continuité dans les sujets de type « tradition ethnique ». Belles aquatintes, eaux fortes, linogravures, lithographies et une extraordinaire et bouleversante  tête de cheval en bronze qui vaut à elle seule   le déplacement !! 

blog Kazak 1b-500

50. La violence
49. Gabriel Rico. Pavillon International
48. Adrian Ghenie/ Luc Tuymans
47.  Reza Lavassani. Pavillon de l’Iran.
46. Serwan Baran. Pavillon de l’Irak.
45. Jannis Kounellis. Fondation Prada


 

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